samedi 30 juin 2007

Une histoire à écrire ( 3 )

Fébrilement, ils se regardèrent et dans leurs regards échangés se lisait une envie puérile de se toucher comme pour se convaincre qu’ils ne rêvaient pas. Ces instants sont courts parce que la force des sentiments en diminue la durée. C’est un peu une grosse vague qui déferle sur la grève et repart rapidement. On la voit venir mais on ne se rend pas compte de sa force. Ce que ressent à cet instant, Jean-Pierre, c’est une sourde force qui l’envahit et qui le domine …il ne sait pas vraiment ce qui se passe dans son esprit et qui l’oblige à enfin …penser. Penser, voilà ce qui lui a toujours manqué. Abruti par la routine d’un travail sans vie, sans charme, sans voix, sans regards, sans chaleur, une vie passée à travailler , répétant sans cesse les mêmes gestes, vous interdisant toute réflexion , toute pensée au point d’oublier que les fleurs ont une odeur qui ressemble à celle de l’Amour . Les fleurs , il les voyait sur la robe de Marie et pour la première fois , il eût envie de les sentir ou… de la sentir… il était tout à côté de la plus belle fleur du monde !
Il se leva rapidement et sans un mot, il traversa la rue d’un pas décidé ce qui fit penser à Marie qu’il était parti pour ne plus revenir. Elle se demanda ce qui a bien pu se passer dans la tête de celui qui quelques minutes auparavant lui tenait tendrement la main. Elle le regarda partir sans comprendre. La voix du garçon de café la fit sursauter « Bonjour Madame ce sera quoi ? » Sans hésiter elle répondit « un diabolo menthe ! » Elle chercha du regard Jean-Pierre qui avait disparu comme englouti par le flot de voitures qui roulaient à vive allure. Le garçon réapparut et Marie se fit servir son diabolo qu’elle se mit hâtivement à siroter comme se donner l’illusion d’une sérénité disparue en même temps que Jean-Pierre. « Mais que m’arrive-t-il ? Pourquoi suis-je troublée ? »
C’est vrai, le désarroi se lisait sur son visage, se devinait à son attitude agitée, et surtout au machinal geste qu’elle répétait pour remonter ses cheveux qui cachaient un visage devenu subitement livide. La fleur se fanait au fur et à mesure que le temps passait et que Jean-Pierre ne revenait pas. L’amour ça fait mal quand on le voir partir et qu’il disparaît de notre vue. Elle ouvrit son sac pour en tirer une cigarette qu’elle alluma et tira quelques bouffées et finit par l’écraser dans le cendrier où Jean-Pierre avait laissé la sienne toute allumée et qui se consumait encore. Elle la porta à ses lèvres et semblait chercher à travers le filtre l’odeur de celui qui la quitta sans un mot. L’amour quand il s’en va, n’a pas de mots pour dire qu’il nous quitte. Les silences de l’amour sont pesants, les mots de la souffrance sont muets. Marie était là, assise, muette, tenant la cigarette de Jean-Pierre entre ses doigts qui tremblotaient et un sentiment de douleur submergea tout son être. Une larme descendit sur tout son visage , puis une autre et encore une autre , inondant sa bouche de ce liquide salé que l’on goûte à chaque désespoir…C’est la douleur qui s’exprime …..

A suivre…….

lundi 25 juin 2007

Inscription au groupe de discussion dans yahoo groupes : kamelkies

Bonjour tout le monde !

C'est Kamel kies qui souhaiterait vous voir rejoindre le groupe de discussion qu'il vient de créer pour permettre à tous ceux et celles qui, épris de culture , ne désirent pas sombrer dans la routine quotidienne d'une vie déjà moins sereine. Cet espace vous permettra de rester en contact avec les collègues et les amis. Vous permettra aussi de contribuer à l'échange d'idées sur les différents thèmes qui vous préoccupent sur le plan du français , de la litterature, de la poésie etc..Soyons donc nombreux à émettre des idées nouvelles pour le salut de l'esprit.Vous pouvez bien entendu vous exprimer en français ou en anglais pour pouvoir toucher beaucoup de monde et ainsi permettre un débat diversifié. Yahoo groupes :kamelkies

Hello !

I , Kamel kies would like to see you joining the discussion group which I have just created to allow all those who are in love of culture, do not wish to sink into the daily routine of an already less serene life. This space will allow you to stay in touch with the colleagues and the friends. It Will also allow you to contribute to the exchange of ideas on the various subjects which worry you from the point of view of French, of litterature, of the poetry etc... Let us be thus numerous to emit(utter) new ideas for the safety(salute) of the spirit. You can naturally express yourselves in French or in English to be able to touch a lot of people and so allow a diversified debate. Yahoo groupes : kamelkies

Descrition du groupe

Idées et pensées,rassemblées dans un espace d'amitié et de convivialité. Idées et pensées , échangées pour une meilleure compréhension de l'autre.Idées et pensées ,différentes mais ayant un même souci : celui de voir le monde autrement que par la violence.Idées et pensées , discutées dans l'humour et la sagesse de l'esprit.Idées et pensées ,devinées parceque ressenties sereinement par des esprits ouverts et tolérants.Idées et pensées ,faisant l'apologie de l'amour du prochain et banissant la haine par des paroles subtiles , cohérentes, chaleureuses , spirituelles, invitant à plus de réfléxion , de méditation, d'humilité , d'intélligence et surtout d'humanisme.Idées et pensées dominées par l'envie de connaître , de savoir ,de se questionner , d'aller de l'avant , de comprendre que les belles idées fleurissent dans le monde de la pensée...Soyons donc nombreux à désirer que le monde de la haine n'empêche pas l'Amour de fleurir dans le coeur des hommes.

[Kamel kies

vendredi 22 juin 2007

L'écume des copies...

Il ne fait aucun doute que le métier contraignant qui est le nôtre , nous afflige la sanction des copies à corriger . cela fait partie du "boulot" comme on entend souvent le dire pour tous les métiers d'ailleurs par des personnes qui paradoxalement , ne travaillent pas ou n'ont jamais travaillé.Ils ne savent peut-être pas qu'une copie d'examen , bien qu'anonyme a quand même une dimension humaine .Et c'est tout le contraire qui se produit losrqu'en face d'elle , c'est nous qui devenons anonymes.Nous nous reconnaissons plus devant cet écrit teinté de peur , de frustrations , d'agitations , d'incertidudes , de malaises , d'angoisse où l'hésitation est constante devant un savoir oublié ou trop appris.
Cette copie entre nos mains est si fragile qu'elle se dérobe devant nos yeux inquisiteurs et nos souffles rageurs. Elle semble refuser " l'étreinte" de nos doigts qui la découvre , qui la dérange , qui l'importune , qui la taquine pour l'abandonner ensuite à d'autres mains plus expertes parce que déjà rodées par l'habitude de la répétition.Et c'est l'instant où nous nous découvrons des sentiments refoulés par le train-train du " boulot"
Ces sentiments sont nés des caprices de l'évaluation que nous avons subi nous aussi dans un passé qu'on fait mine d'oublier en ricanant devant des copies malheureuses parce que non conformes aux normes de l'évaluation " punitive" érigée en dogme pour mieux faire échouer ceux qu'on a déclaré inaptes pour le service du savoir.
Oui , ces copies , ne sont pas si anonymes , elles portent en elles tout le désespoir de l'échec.Elles portent en elles la souillure des inommbrables mains qui les ont touchées , manipulées , froissées , déchirées et ces mains si froides oublient que sous ce numéro se cache un être vivant qui attend un verdict qui le condamnera par contumace...

kamel Kies

Latinisons....Le latin ,langue ou tremplin ?

Virgile et Horace ont nourri bien des latinistes.C'est vrai ! Mais étudier le latin menera-t-il seulement à une bonne utilisation de la langue française ou menera-t-il à une meilleure sélection de l'élite scolaire ? dans les deux cas ,étudier le latin pour simplement s'initier aux structures du lexique d'une langue vivante (le français) serait revenir à dire que apprendre le latin ,c'est apprendre à faire du français. Jean-jacques rousseau n'en fit jamais et pourtant il écrivit de belles lettres et dans un style à faire rêver les latinistes.

Kamel kies.

vendredi 8 juin 2007

Le sens de l'écriture

Pour ma part , il n’est pas important ni encore souhaitable de connaître un écrivain pour l’apprécier. Il faut dire que cela pourrait influencer le lecteur et dénaturer son objectivité vis à vis du contenu de l’œuvre. Nous a t-il été nécessaire de connaître Beaudelaire qui a su sacraliser toute la poésie française au point d’en apprécier « l’albatros » ? Nous a t-il été important de côtoyer Ernest Hémigway qui a su judicieusement poétiser l’aventure ? Nous nous faisons souvent de fausses idées des écrivains qui comme nous tous ont des faiblesses, mais qui mettent le meilleur d’eux-mêmes dans leurs œuvres. A t-on le droit de juger des gens qui nous abreuvent de littérature et de culture ? Eux qui par l’étendue d’une immense capacité d’observation et une aptitude à témoigner de leur époque se mettent souvent au service de l’art et de la culture . J’estime que ceux qui se prétendent intellectuels doivent faire preuve d’humanisme. Et c’est à cette dimension qu’on reconnaît la culture .

Kateb Yacine , écrivain algérien a , à ce propos dit : « Le véritable écrivain est partout ;il est là où l’on fait de la politique , là où l’on joue aux cartes , là où l’on marche ,là où l’on lit un livre , il est partout .On peut être le plus grand poète de son pays et être analphabète »

Aragon à qui on a reproché la défense de Staline , a su de part sa personnalité , exercer une immense influence sur des lecteurs et chanteurs qui ont pleuré et chanté « Elsa »

C’est souvent leurs capacités d’expression investies dans l’écriture qui font des écrivains des gens à part .On n’a pas le droit de juger leur façon d’être mais s’octroyer le droit d’apprécier leurs œuvres c’est déjà se mettre dans la peau d’un écrivain .Il ne faut pas beaucoup d’esprit pour subjectivement critiquer la vie d’un homme mais il en faut infiniment pour comprendre l’œuvre d’un homme.

Mozart , qui a merveilleusement et prodigieusement caressé nos oreilles avec la plus belle des musiques , n’en mena pas moins une jeunesse agitée .Et ce ne sont pas nécessairement ceux qui l’ont connu et côtoyé qui ont le plus apprécié sa capacité à faire « chanter » la musique.

Qu’il est agréable de se laisser au charme de la 4O è symphonie et oublier que Mozart fut un homme et penser que seul un génie aurait été capable d’un tel miracle.

Je me permettrais de dire que ceux qui ont réellement bouleversé le monde ne sont pas ceux qui nous ont abreuvés de discours pour mieux nous empêcher de parler mais c’est plutôt ceux qui à travers leurs écrits nous ont donné l’occasion de parler.

Derrière tous les sursauts révolutionnaires se cache un livre. Et derrière chaque livre se cache un génie. Et tous les hommes seraient des génies s’ils se mettaient à écrire . C’est au moment de l’écriture que le déchiffrement critique s’opère. Ecrire , c’est se mettre face à soi-même et ainsi pouvoir comprendre ce qui nous a toujours manqué : la sagesse de l’esprit.

Les œuvres qui ont du mérite ont fleuri dans les prisons et leurs auteurs , emprisonnés pour de graves délits ont dans un sursaut de repentance livrés au monde entier une sagesse ignorée d’eux-mêmes. Le plus souvent , ces hommes et ces femmes que la vie n’a pas toujours gâtés ont sans autre bagage que leur envie d’écrire bouleversé le monde …

A suivre .......

L'hiver des mots

Tous les jours , les mots d’une langue disparaissent sous prétexte qu’une langue doit impérativement évoluer pour survivre .Survivre à ce raz de marée linguistique cosmopolite bousculant sur son passage des règles de grammaire qu’on ne respecte plus et défiant les lois d’une syntaxe déjà mise à rude épreuve par des maladresses dans l’expression qu’on trouve normales dans un monde où la publicité occupe notre monde et nos esprits. Des langages extra-scolaires ont fait leur apparition dans l’imaginaire des enfants qui les adoptent avec une facilité déconcertante. Ces langages loin d’être innocents , asservissent les esprits qui se mettent à les répéter sans souvent en comprendre le sens .
Des mots nouveaux donc apparaissent et silencieusement s’installent dans le quotidien des hommes et des femmes qui pour bien paraître se mettent souvent à la « page » d’un vocabulaire pour ne pas dire lexique , qui dénature souvent le sens profond des mots en leur ôtant le charme du « dire »
Il est vrai et même souhaitable qu’une langue doit évoluer , s’actualiser , mais le plus important et c’est l’essentiel elle s’enrichit mal et paradoxalement aujourd’hui , elle évolue tout en s’appauvrissant .Nous parlons et écrivons des langages abrégés , découpés , étêtés ,et le mot finit par ne devenir qu’un signe qui enlève la voix au « dire »

Alors , un jour nous ne parlerons plus peut-être et partant nous nous écouterons plus « dire »
Et toute la souffrance du monde se résumera à un « signe » de détresse que notre langue aura du mal à décoder pour en exprimer la douleur figée et que des mots appauvris n’arriveront jamais à en montrer toute l’étendue.

On nous bassine avec le concept que notre monde est celui de la communication et paradoxalement l’homme ne communique plus .Au contraire , il ne s’est jamais senti aussi seul que dans notre monde .Il suffit pour cela de voir que les facteurs ne sont plus submergés de lettres à distribuer et le chômage les guette chaque fois qu’une onomatopée remplace un mot. Faisant ainsi diminuer le nombre des adeptes du verbe conjugué et augmentant celui de la conjugaison approximativement muette.

Le printemps des mots a cédé la place à l’hiver de la parole et les mots glacés nous empêchent de « dire » combien la communication est devenue stérile à une époque où les moyens de communication fleurissent sur l’autel du désespoir et confinant l’homme à la plus abjecte des solitudes parce qu’incapable de « dire » le malheur des mots qui ne parlent plus mais qui bégayent…..pour ne rien « dire » …

Pour permettre une meilleure sauvegarde des mots qu’on s’évertue mollement à « sauver » il y a lieu d’impliquer le corps enseignant .En effet , c’est à l’école que se construit la meilleure des motivations. Apprendre aux enfants une langue , c’est aussi leur permettre de la vivre non pas uniquement comme un instrument de communication mais aussi comme une culture . On s’attache aisément à libérer l’expression en s’entraînant à mal la structurer ou à mal la construire .Ce qui fait qu’aujourd’hui avec l’apparition de néologismes qu’on adopte facilement , on a l’impression que nous ne parlons plus la même langue . Le texte écrit fait piètre figure devant les fla-flas de l’image. E t , nous , sympathiques jocrisses que nous sommes devenus par la grâce d’un monde virtuel où l’on nous abreuve sans cesse de billevesées dans le seul but d’animer des débats que le nouveau langage rend monotones tels des propos d’une peronnelle parce que dénués de tendresse ,de finesse , de clarté et surtout de concision. Sauver les mots est à vrai dire une tâche ardue mais ô combien excitante et sans barguigner , je me ferais volontiers l’argousin et non le ruffian de la langue française et je dis cela sans cagoterie. Et pour tous ceux qui aiment le fripé et le vagabondage aux carrefours des mots, je les invite à méditer cette pensée d’Armand Robin : « surgi de ceux qui n’ont pas de mots pour leur cri , j’ai du moins, pour apaiser mes remords, brouillé de langue en langue mes paroles. »


Kamel Kies

Une histoire à écrire (2)

Ils étaient là tous les deux à se regarder sans rien dire .Ils étaient là tous les deux à partager le même désir , le même élan de volupté , la même passion dans ce regard qu’ils s’échangeaient avec à l’esprit cette folle envie de se toucher et de se parler. Ces instants sont sublimes , merveilleux , indescriptibles. Il faut les vivre ou les avoir vécus pour en connaître l’intensité, pour en apprécier l’ardeur que l’on met à vouloir n’être que soi ne fusse qu’un instant. Sentir enfin que nous existons bien . Les mots dans ces instants , s’entrechoquent dans notre esprit , s’envolent , et s’éparpillent .On n’arrive pas à les maîtriser , on les égare parce qu’on est perdu . Alors , on les cherche sans jamais les trouver . On cafouille un peu , on est mal à l’aise et paradoxalement on se sent si bien …

On assume beaucoup mieux la douleur que l’extase. La douleur on la sent , on sait pourquoi on a mal et le courage nous envahit mieux .L’extase est euphorique et anesthésiante : elle n’est pas sentie , on la devine simplement nous habiter au fur et à mesure que s’installe en nous ce bien-être qui nous possède et nous enveloppe. Le courage nous abandonne et nous livre à ce brouillard qui nous recouvre pour mieux nous empêcher de pousser ce cri que seule la douleur sait nous arracher. Ces regards échangés entre deux êtres que le hasard de la vie a réunit dans ce décor ahurissant des foules anonymes et silencieuses , sont aussi deux regards perdus dans l’immensité bouleversante du désir .Ce désir qui nous enflamme pour mieux nous consumer .Ce désir qui nous fragilise pour mieux nous dominer, ce désir qui nous envoûte pour mieux tromper notre raison et ainsi asseoir sa domination sur des êtres soumis .Marie , toute heureuse d’avoir décelée dans le regard de Jean-Pierre cette soumission au désir se rapprocha encore davantage de lui et sans perdre de temps elle lui prit la main .Jean-Pierre eût un mouvement de recul vite maîtrisé par la douceur de la main de Marie
Le cœur battant , les lèvres sèches, le regard perdu , il se leva une nouvelle fois et prit place à côté d’un couple de vieux qui somnolait parce que cela faisait longtemps que le désir les a quittés. Il faisait déjà nuit et il faisait encore chaud . Marie, toute confuse s’empara d’une revue oubliée ou abandonnée par un passager qui se tenait juste en face d’eux quelques minutes auparavant et qui faisait mine de lire , les yeux rivés sur la belle poitrine de Marie. Il faut dire qu’elle était si belle ! Tout en feuilletant la revue , elle laissa de temps à autre son regard se perdre dans cette foule à la recherche du regard de celui qui occupait son esprit. Il était toujours là mais debout car il s’apprêtait à descendre au prochain arrêt. Devinant cela , Marie , se leva rapidement et alla au bout de la rame et attendit …Jean-Pierre , jeta un coup d’œil à sa montre et se mit à épier les moindres mouvements de Marie qui paraissait indifférente à ce qui se passait autour d’elle . Jean-Pierre se trouva soudainement tout confus. Il venait de réaliser subitement qu’elle risquait de sortir du métro et disparaître à jamais engloutie par la foule qui envahira les quais. Il paniqua à l’idée de ne plus la revoir et eût la gorge serrée .Il préféra donc s’avancer vers elle et hâtivement lui prit la main et ils sortirent tous les deux en courant vers la sortie en sillonnant les couloirs du métro déjà pleins de monde. Un monde désemparé ,fatigué ,épuisé ,hagard .Qui se souciait de ces deux êtres qui parcourait les quelques mètres qui les séparaient de la sortie ? Qui se rappelait de ces deux inconnus qui la main dans la main montaient les escaliers d’une bouche de métro qu’on a hâte de quitter pour sentir la vie qui se dessine sous un ciel si bleu ,si pur , si beau ? Enfin , libéré , enfin libre de marcher à travers un Paris aux couleurs du printemps naissant….aux couleurs d’un amour naissant…Ils se retrouvèrent ainsi sous l’emprise de la tendresse et la chaleur de ce printemps qui grisait leurs idées et accompagnait leurs pas sur les trottoirs de ce Paris fleuri, de ce Paris en fête ,de ce Paris qu’on voudrait sans métro…Marie , était heureuse de marcher à côté de cet homme qui ne disait rien. Mais qu’avait-il à dire ? Il était aussi heureux qu’elle .Arrivés place de la Nation ,devant le café « le Terminus » Ils décidèrent de s’y attabler et s’offrirent le délicieux plaisir de s’asseoir côte à côte .
A suivre......

mardi 22 mai 2007

La rose et la verte...


1857.c'est loin et c'est tout prés.Louis Hachette cette année-là créa "la bibliothèque des chemins de fer".Refuge des classiques pour la jeunesse de l'époque.Ces collections "vertes et roses" ontdéfié le temps et inéxorablement continuent à hanter l'imaginaire des enfants puisqu'en 1958 on vit arriver " le club des cinq" Refuge de toute une jeunesse sans distinction de classes.Cette nouvelle collection toucha un grand public de jeunes qui devenus vieux se la rappelle avec la même émotion et avec les mêmes couleurs "la verte et la rose" Titre sublîme pour retracer toute l'étendue de l'émerveillement devant cette première rencontre avec la lecture.La passion est restée intacte.

Kamel kies .

Armelle Leroy a entrepris, pour le 150ème anniversaire de la fameuse Bibliothèque Rose, de retracer l’aventure éditoriale et surtout humaine de cette collection pour enfants créée en 1856 par Louis Hachette, fondateur des éditions du même nom. D’un œil attendri, nostalgique et admiratif, nous suivons les tribulations des éditeurs, auteurs et dessinateurs qui ont fait la réputation des petits volumes roses, glanant au fil des pages des informations surprenantes, curieuses ou réjouissantes. Saviez-vous que cette collection fut d’abord distribuée dans les kiosques de gare, au terme de négociations houleuses ? Que c’est la Comtesse de Ségur, âgée de plus de 50 ans, qui assura le démarrage et le succès initial de la collection avec les aventures de ses petites filles modèles, d’un âne malchanceux et d’un petit diable au grand cœur ? Que la Bibliothèque Verte fut créée comme un pendant masculin à la Bibliothèque Rose avant que les collections ne soient remaniées et que la différence ne se fasse plus sur le sexe (rose pour les filles, verte pour les garçons) mais sur l’âge (rose pour les petits, verte pour les plus grands) ? Que l’existence et le sexe d’Enid Blyton, créatrice du Club des Cinq, prêtèrent longtemps sujet à polémique, alors que personne n’eut l’idée de mettre en doute l’existence de Caroline Quine, auteure de la série Alice, dont le nom recouvrait en réalité un groupement d’auteurs américains ? Découvrez tout cela, et bien plus encore, en feuilletant cet ouvrage, et replongez avec délice dans les souvenirs de lectures d’enfance que ne manqueront pas d’évoquer les noms qui parsèment ses pages roses et blanches : Oui-Oui, Fantômette, Langelot, l’Etalon Noir, Lili, Babar, Michel Strogoff, les Six Compagnons, le Club des Cinq, Oliver Twist, le général Dourakine, Croc-Blanc, Maroussia, Bennett, Jojo Lapin ...
Pour les inconditionnels, et pour les curieux, une petite visite virtuelle sur le site du Musée de la Comtesse de Ségur.

mercredi 16 mai 2007

mardi 15 mai 2007

L'étoile d'un écrivain


Nedjma est l'oeuvre de l'écrivain algérien Kateb Yacine dont la lecture n'est pas aisée.L'intrigue dans ce roman se déplace dans le temps,vers l'avenir ou le passé d'une manière floue et confuse.Il n'y apas de linéarité dans le récit encore moins d'ordre chronologique.Le récit n'est pas difficile à suivre au début ,c'est par la suite que cela se complique d'une manière à donner envie de le lire et le relire.Toujours est-il que Nedjma c'est d'abord l'histoire transposée de l'écrivain lui-même qui vécut un amour impossible dans sa jeunesse du fait que la femme qu'il aimait était mariée et donc imprenable surtout dans le contexte de l'époque puisque cela se passe durant la colonisation française en Algérie.Ce amour impossible et idéalisé va prendre les contours d'un symbole et Nedjma qui en s'idenfiant à l'Algérie sera cette femme qui se cherche et que l'on cherche Elle est jalousée,aimée par quatre personnages unis par le même idéal :celui de la libération de l'Algérie.Donc Nedjma deviendra source de conflit et facteur de division mais pas au point de provoquer une fracture dans les rapports entre les differents rivaux.Nedjma c'est donc à la fois une femme et un pays.C'est un roman à lire avec beaucoup de sagesse et de lucidité.Bonne lecture donc.

Kamel kies

Présidentiellement vôtre........


J'ai voulu attendre le débat pour dire que je préfère de loin Ségolène Royal à Sarkozy . Je pense que bien des français ont dû prendre la mesure du débat où l'on a vu Royal toute " Royale" parler avec sérénité de politique plus terre à terre que Sarkozy qui faisait plutôt dans la démagogie larmoyante et meskine.Je préfère Royal pour la tendresse qu'elle a su transmettre aux téléspectateurs , pour la vision qu'elle se fait et qu'elle donne du monde qui se débat dans une misère intellectuelle et profondément méprisante. Je préfère Royal pour le débat enrichissant qu'elle a mener contre un homme imbu de sa personne et dont l'ambition démesurée peut mener la France à la faillite politique.Je préfère Royal pour le statut de femme qu'elle défend et qu'elle a toujours su défendre en tant que femme et en tant que responsable politique. Je préfère encore et encore Royal pour le réalisme qu'elle a su montrer à une France qu'on a toujours embarquée dans des promesses non tenues et des rêves entretenus. Je crois qu'elle a su aussi déjouer les plans pas trop clairs d'un Sarkozy qui avait du mal tout au long du débat à affronter le regard franc de Ségolène qui donnait l'impression de vouloir percer les pensées souvent fausses de son adversaire qui n'arrêtait pas de la provoquer en se posant en victime pour avoir l'avantage du débat . Malheureusement pour lui Ségolène se montra plus perspicace et moins futile en se défendant avec le courage et la fermeté dignes d'un grand chef d'etat. Oui et oui , je préfère encore et encore Ségolène.........pour le charmant débat qu'elle a mener avec Maestria contre celui qui n'est ni à droite ni à gauche ni au centre ...A peine au milieu...... La voie royale que devrait choisir la France c'est celle de Royal.........Et combien Ségolène.......
Les Urnes ont parlé : Ségolène Royal ne sera pas présidente. Une France en a décidé ainsi. Une France a choisi . Une France a tranché. Celle qui s'est réjouie d'une défaite pour mieux fêter une victoire. L'autre France , a , la rage au coeur troublé une victoire pour oublier une défaite.Une toute autre France , a par dépit "extrême" boudé les urnes pour faire d'une défaite une victoire. ..

Une histoire à écrire....

Pourtant tout semblait lui convenir .Rien ne lui faisait plus plaisir que de se retrouver face à celle qui deux ans auparavant se blottissait contre lui et lui chuchotait des mots doux qui la rendaient plus désirable, plus sensuelle qu’elle ne l’était. Elle était là, face à lui, et c’est face à face qu’ils se regardèrent entièrement en se remémorant tout un moment de leur vie. Un moment qui dura deux longues années .C’était le printemps, c’était l’hiver, qu’importe la saison, quand on aime c’est toujours le printemps ou l’illusion du printemps. On aime parce qu’on a froid, on aime parce qu’on a chaud …Ce jour- là, il devait être dix huit heures, il rentrait comme à son habitude de son travail en métro .Le trajet lui paraissait chaque jour interminable.L’indifference se lisait sur les visages de tous ceux qui comme lui, avaient hâte de se retrouver quelque part, loin des tumultueux bruits des métros qui chaque jour déversent sur des quais froids des êtres anonymes et stressés Jean-Pierre, a fini par s’habituer à ce rythme, à cette vie quasi souterraine, à cette monotonie dévastatrice qui vous ronge et qui vous colle à la peau .On ne pense plus, on ne s’écoute plus vivre, on s’accroche à la vie de tous les jours .Une vie sans saveur, sans chaleur, sans souvenirs, sans repères et surtout sans joies. Une vie faite de minutes comptées et de secondes ratées .Une vie sans heures où les années défilent devant une mémoire brisée par tant de gestes répétés et routiniers. Une vie inutilement vécue parce que non voulue. Jean-Pierre, ne pensait qu’à une seule chose : rentrer et dormir pour ne plus vivre pour ne pas penser à demain. Demain, c’est son seul et unique futur. L’avenir n’est pas pour lui c’est pour les autres qui ne le connaissent pas et ne cherchent pas à le connaître. Ceux qui le regardent mais ne le voient pas. Marie était là aussi, mais à la différence de Jean-Pierre, elle ne rentrait pas de l’usine mais de la salle de gym, elle ne retournait pas à la maison mais allait passer la soirée chez des amis. Elle ne pensait pas qu’à une seule chose mais à plusieurs à la fois. Son futur à elle c’était l’avenir avec tout ce qu’il sous entend. Sa mémoire était un jardin où fleurissaient tant de joies, où les minutes sont vécues et les secondes sont remémorées des heures entières. Marie était heureuse de vivre et voulait vivre Elle regardait Jean-Pierre durant tout le trajet. Elle le fixait de ses grands yeux noirs. Elle lui souriait furtivement sans vraiment le lui montrer, et sans paraître le regarder, elle s’avança tout près de lui et prit place à ses côtés. Elle sentait bon et elle était si belle dans sa robe fleurie ! C’était un peu le printemps naissant qui venait vers lui et qui l’enveloppait de tout son charme. Il n’osa pas la regarder, il préféra porter son regard vers d’autres personnes qui somnolaient .La présence de Marie à ses côtés l’empêchait d’en faire autant. Il sentait son parfum envahir ses narines et s’incruster dans tête. Un regret lui vint à l’esprit « pourquoi ne me suis pas lavé avant de prendre le métro ? »
Marie fit mine de se lever et se rassit en se rapprochant plus de lui

A suivre...

Etre ou ne pas être

On n'est si bien quand on se laisse aller à ses émotions premières ,celles qui ont donné à notre premier souffle une tonalité toute musicale .Celles qu'on a connu quand un jour nos paupières tels deux lourds rideaux de fer sont remontés pour laisser à nos yeux le plaisir d' entrevoir la vie .Celles qui ont fait naître en nous ce désir charnel pour la vie. C'est un peu comme le printemps : on le voit pas venir ,on le devine à ses odeurs ,à ses parfums,à ses caresses.c'est peut-être cela la vie.La mort c'est un peu comme l'hiver : si on la méprise c'est se confiner au plus glacial des mépris. J'ai rêvé à la grimace que m'aurait fait la mort si je n'aimais pas la vie...
Aimer c'est se sentir bien quand tout va mal , c'est regarder dans une toute autre direction pour semble-t-il scruter un horizon qui n'est plus le nôtre...Aimer c'est pousser enfin le cri qui nous empêche de sentir la douleur d'avoir si mal...Aimer c'est apprendre à mieux peut-être s'apprivoiser , à mieux se reconnaître dans une autre peau , à mieux s'accepter devant l'autre ...Combien d'amoureux se sont perdus parce qu'ils se sont retrouvés ? Combien d'amoureux se sont retrouvés parce qu'ils se sont justement perdus ? Combien d'amoureux ont cru que la vie sans amour est un amour sans vie ? Et combien dans la vie ont trouvé l'amour ?....
Kamel Kies

Chagrin

Souffrance inatendue, souffrance subite ,souffrance éternelle . Le chagrin , souffrance de l'amour , souffrance des Amours , souffrance de toujours...le chagrin s'installe et ne nous quitte plus.Il invente des mots pour mieux nous faire souffrir , il attendrit le coeur de ceux qu'il habite.Le chagrin c'est cette histoire qui n'en finit pas de faire mal, c'est ce mal qui commence une histoire , qui la raconte ,qui la décortique , qui vous la met en face des yeux , qui vous brûle le coeur et vous brise.Le chagrin , c'est le commencement d'une longue fin. Le chagrin est là quand on l'attend le moins ou quand on attend plus de l'amour.Le chagrin c'est ne plus se réveiller pour voir ce que l'amour a laissé sur son passage. Le chagrin c'est cette violence qu'on n'imaginait pas venir de l'amour.Le chagrin c'est la tendresse que l'on perd quand la douleur nous gagne.Le chagrin n'est plus là quand l'amour se transforme en haine , quand le coeur se durcit de chagrin....
Kamel kies

Méditations d'une flamme ......


" On entendit plus que mille petites voix qui bruissent dans le bois embrasé:le chant plaintif de la bûche qui s'échauffe et se dilate ,les craquements de l'écorce qui éclate et les légères explosions qui s'échappent de l'aubier en faisant jaillir une flamme blanchâtre."
Georges sand.

Molière est-il d'actualité ?


Question formulée dans le forum de " lire.fr" J'ai apporté une contribution dont voici le texte:

Je suis tenté de dire :" qu'aux âmes bien nées ,la valeur est toujours d'actualité" En effet, qui croit encore que Jean-Baptiste Poquelin soit réellement mort ? N'a -t-il pas été d'abord un personnage avant d'être artiste ? Le Théâtre est je crois ce refuge où l'on ne meurt jamais.Qui ne croise pas chaque jour sur sa route Harpagon ? Qui ne rêve pas souvent de rencontrer la charmante Elvire. Il faut être "précieusement ridicule " et "imaginairement malade" pour croire que "l'Ecole des femmes "ne fut pas un succés et ne continue pas de susciter encore des envies de la rejouer ? Sommes-nous devenu " Etourdis" et "Misanthropiques" au point d'être carrément " "Facheux" et " dévotement" dénier le droit à Molière d'être à la page ? et assister à ce " mariage forcé" entre l'oubli et la mauvaise foi.Ce serait " impromptu " de décider que Molière ait disparu " Malgré lui" Ne soyons pas " Avares" d'éloges envers celui qui a brillamment nous faire prendre conscience " des fourberies " du monde et de " l'imposture des Tartufes " qui tentent de nous séduire comme des " Amants magnifiques" et nous éloigner de ce qui a contribué a donné au théâtre une dimension artistique et engagée.Régalons donc ce généreux et immortel artiste de mots sages et soyons les "amphitryons" de ceux qui s'abreuvent de mots creux en leur offrant le plaisir du " Bourgeois gentilhomme".
kamel Kies.

Et Emilie Carles ? " Une soupe aux herbes sauvages"


Une soupe aux herbes sauvages" Titre aux relents campagnards ,que beaucoup d'herboristes devraient lire pour mieux sacrer les potions de la litterature et soigner nos lectures de vacances.Emilie Carles,voila une dame que l'on devrait emmener avec nous pour nous tenir compagnie et nous dire si subtilement comment chacun de nous a en soi sa "soupe sauvage" .Lire et relire Emilie Carles pendant et aprés les vacances est une nécéssité impérieuse qu'il faut installer dans la "soupière" intectuelle de nos habitudes dévastées par une télévision plus débile que jamais.Il est temps de redonner aux mots leur juste valeur à travers une litterature authentique et humaniste et retrouver à travers Emilie Carles toute la splendeur de cette dimension d' Homme .Une dimension au goût sauvage...

Kamel Kies .


- Emilie Carles (1900-1979)Née en 1900 dans un petit village des Hautes-Alpes, Emilie Carles est la seule, des six enfants de sa famille à poursuivre des études.Les journées d’Emilie sont doubles : aux champs et à l’école.A 16 ans elle quitte sa vallée pour Paris, afin d’obtenir son diplôme d’institutrice.Revenue enseigner au pays, Emilie apprend à ses élèves la tolérance, le refus de la guerre et la fierté de leurs traditions paysannes.Lors d’un projet d’autoroute qui aboutirait à la destruction de la Vallée, Emilie réussit à mobiliser la population de Val de Près.En 1973 à Briançon, elle prend la tête d’une manifestation contre ce projet.En 1976 elle fait grosse impression lors d’une conférence de presse.1977-1978 un livre lui est demandé, il paraît en 1978, il a été écrit en collaboration avec Robert Destanque, c’est « La soupe aux herbes sauvages » (l’avenir d’une vallée) .Vallée classée, appréciée pour son calme et sa nature, préservée par la volonté de ses habitants, la Clarée est le cadre du fameux livre d'Émilie CARLES, Une soupe aux herbes sauvages, 1978.

Le récit qui raconte....

" ...dans un bistrot de village , raconter l'histoire de la cuite célèbre du gran-père Anatole, c'est obliger à boire et déconsidérer qui ne boit pas. Depuis celui de la politique jusqu'à celui du commerce, le récit fait croire et par là il fait faire; il loue ceci et déconsidère cela; il classe. D'autre part, il produit de l'oubli ; il institue un silence à propos de ce dont il ne parle pas. Et parce qu'il est toujours "plein" et bouclé, il fait même oublier qu'il tait certaines choses. Sous ces deux formes donc, la narrativité crée de l'histoire." Michel Certeau .

Les petits mots d'un autre séminaire

" L'école n'est pas fondée pour qu'il soit facile aux élèves d'apprendre , mais pour qu'il soit commode aux maîtres d'enseigner" Léon Tolstoï

je rappelle que dans ce séminaire , ce problème de commodité a été posé avec acuité : Les manuels scolaires, la démarche en spirale, les unités convergentes, les productions transversales, l'approche communicative, les réaménagements de programmes, mais je regrette sans accommodation....
Les uns soutenant sans les autres que les programmes sont à refaire et les autres sans les uns " de cette méthode , je ne peux me défaire !"
Le troisième " homme" n'a suivi que parce qu'il manquait de " repaire" ou de repère...Et alors , il se crût obligé de tout refaire. Il prit à pleines dents le micro et embraya à la Jackobson à l'adresse de Géraldine ou " J'ai rarement dit" et dans un tourbillon de phrases froissées à force d'être répétées un " Je vous vois venir ma chère , mais votre méthode n'a pas de méthode !"
Eugénie, impératrice au dessus de la mêlée , esquissant un sourire à la fois " spire et râle" " ras-le bol !" pour faire taire des chuchotements venus d'ailleurs telle une rumeur dont les auteurs plume à la main , se mirent à faire naître des fleurs et des spirales...
Le " Neuf" substantif ou date , marqua cet évènement et de liberté totale ; il en fût question...
Dans la fusion incandescente des réponses, une parole posée , reposa l'assistance telle une infusion calmante ; preuve que l'intervention fût belle et bien pertinente...
Ah! l'impertinente" pâquerette" qui s'arrêta d'effeuiller la marguerite toute éblouie qu'elle fût par ces paroles douces comme un matin de printemps . Un bref battement de cils et elle se remit à rêver....
Fredonnant " Et j'entends siffler le train " à la mode de chez nous, le " périodique " retardataire se croyant au café maure nous tînt à peu prés ce langage : " s'il fait chaud , c'est qu'il ne fait pas froid" Exemple parfait de raisonnement tautologique.
" Un verre d'eau s'il vous plaît , c'est le désert de Gobi !"
Les langues se sont confondues dans un ramassis de coquilles et de coquins suivis des coquines toutes ....coquettes. C'était un peu la chevauchée rocailleuse et la mine défaite . Et dans ce silence et paix ( épais) comme un soir de bataille ,un seul paradigme vivant : l'ombre d'une mère supérieure voila les yeux étonnés de novices déjà confirmés , l'espace de cet insolite voyage dans une pédagogie touristique et ô combien statique...
Le reste se confondait dans une masse multiforme , multisombre , multistandard , placide et indolente , bercée par le doux ronronnement de voix multiples...
Faut-il oublier la future maman , toute attentive à la seule voix qui la motive et l'interpelle; celle du bébé futur qui ne cesse de répéter sans cesse avant d'arriver :" mais qu'est-ce que je fous -là ?"
Dans cette atmosphère de fin d'année , le maître de céans comme aurait dit l'absent, sans illusions , essaya vainement de semer mille et une bontés tantôt sucrées , tantôt salées, tandis que l'auguste assemblée était d'accord sur un seul point : " autant en emporte le vent" Prélude à de futures moissons et de futures mamans....et à tous ceux et celles qui s'y reconnaîtront.

Mr Kamel Kies le 9 Juin 1993

bruits et chuchotements de classe


Des doigts levés , des lèvres frémissantes , des yeux avides , des mains tremblantes et des coeurs battant la chamade ou battant à peine : chacun , chacune , impliqué dans un " vouloir dire" la détresse de ne pas savoir , ou de tout savoir. Détresse devant cette copie de composition , devant un sujet unifié , déshumanisé , réchauffé , adapté , décalé , réactualisé , reformulé. Détresse devant des réponses sans consistance , hasardeuses , copiées , volées , inventées , imaginées .
Constamment épiés , surveillés et victimes de cet " harcelemnent rédactionnel" et mis sur " cahiers d'écoutes" les élèves qu'ils sont et que nous fûmes titillent à l'idée d'avoir profité de cette aubaine suggerée par le dos tourné d'un professeur tout retourné par une surveillance de toute ...une journée . Joie immense que celle ressentie par celui ou celle dont l'exploit a été d'avoir su mettre en échec l'infaillibilité de ce détenteur du savoir... l'infaillibilité d'une pédagogie qui n'ose pas se remettre en question , qui n'ose pas se questionner , qui n'ose pas s'inventer et qui se perd dans des formules à la manière de " qui veut gagner des millions ?" et qui en fait gagner aux uns pour mieux appauvrir les autres dans toute l'expressoin du terme.
cela se traduit par :
le verbe s'emparer veut dire :
a) s'énerver b) prendre c) s'occuper
réponse b
mais dans la pratique ça devrait donner ceci :
Je prends mon café et je m'empare de ma douche!
C'est dans un silence coupable que l'on continue de doper ceux qui sont appelés demain à nous représenter dans un monde en pleine mutation au lieu de les doter d'outils de réelle réflexion et de déduction et pragmatiquement les amener à travers des manuels moins rébarbatifs à : s'emparer du monde tout en prenant leur café !!!!!!
kamel kies .
un soir du mois de mai à l'heure où la détresse peut s'emparer de nous.....

enfance scolaire

Quelques années de plus dans une vie et beaucoup de souvenirs qui du fond de notre mémoire resurgissent faisant apparaître une joie indescriptible et incontrôlable.Joie ressentie comme une douleur quand les souvenirs dans leur furtive remontée se téléscopent en s'invitant dans le présent .Ils sont là , ceux qui par effraction , ont fait partie de notre vie . Ils sont là , ceux qui par les aléas du hasard ont laissé des traces dans ma mémoire qui n'en finit pas de se remémorer ceux qu'elle a figé comme personnages inamimés dans des souvenirs que le temps qui passe n'arrive pas à y soustraire .
Je revois encore cette année où accroupi au premier rang à droite dans la cour de cette école qui nous a réunit , dans cette école où nous avons appris tant de choses !
Ces moments d'évocation sont fabuleux et magiques parcqu'ils sont loin dans le passé et paradoxalement si présents ! Ces visages que je ne vois plus se croisent pourtant dans ma mémoire !
1965. C'est cette année-là que les adolescents que nous fûmes décidèrent pour les besoins de la mémoire de figer ce souvenir qui restera toujours aussi vivace au fond de nous-mêmes et que le hasard réveillera pour les besoins de l'évocation...
Berthelot : c'est le nom de cette école où plusieurs générations se sont succédées et dont le nom des enseignants résonne encore dans notre mémoire à l'évocation du souvenir...
C'est le charme des impréssions d'enfance soudainement retrouvé qui nous donne peut-être encore l'envie de vivre...

Kamel kies

une histoire ...Un quiproquo

Une famille anglaise passe ses vacances d'été en Allemagne. Au cours d'une promenade , cette famille remarque une jolie maisonnette qui lui paraît particulièrement adaptée à ses prochaines vacances. Elle apprend que le propriétaire est un pasteur , avec lequel elle signe aussitôt un contrat de location.
De retour en Angleterre , la dame s'aperçoit qu'elle n'avait pas vu les W.C. au cours de la visite. Elle décide d'écrire au pasteur pour lui faire préciser où se trouvent les W.C.
Voici le contenu de sa lettre :
" Monsieur , je suis la dame qui a loué votre maison de campagne. Je ne sais pas où se trouvent les W.C. , pouvez -vous me préciser où ils sont placés ?
Salutations distinguées"
Quand il reçut la lettre , le pasteur ne comprit pas l'abréviation " W.C." et pensa qu'il s'agissait d'une église germano- anglaise appelée " Walls Chapels". Alors , lui répondit :
" Madame , j'apprécie votre demande et j'ai l'honneur de vous informer que le lieu qui vous intéresse se trouve à 12 Km de la maison , ce qui est gênant pour celui qui s'y rend souvent. Ce dernier peut emporter son déjeuner avec lui . Il faut s'y rendre soit à bicyclette soit en voiture , ou alors à pied , mais il est préférable d'arriver à l'heure pour avoir une place assise et pour ne pas déranger les autres.
Dans le local , il y a de l'air conditionné trés agréable , les enfants s'assoient à côté de leurs parents , et tout le monde chante en choeur. A l'entrée , il vous sera donné une feuille de papier. Ceux qui arrivent en retard peuvent se servir des feuilles de leurs voisins. Toutes les feuilles doivent être rendues à la fin , de façon à être utilisées plusieurs fois.
Tout ce qui est recueilli est distribué aux pauvres. Le lieu est aménagé d'amplificateurs de son afin qu'on puisse entendre dehors ce qu'on fait à l'intérieur.
On y trouve des vitres spéciales , pour permettre de contempler les fidèles dans leurs diverses positions.
Ceci dit , j'espère avoir été clair dans ma description.
Veuillez , à votre tour , agréer , Madame , mes respectueuses salutations.
Signé : Le Pasteur.

Un séminaire et des propos...

Aprés avoir " baigné" la transposition des savoirs savants en savoirs à enseigner dans une atmosphère de compétences et de performances , où il a été question d'apprendre à " nager" dans les eaux troubles de la didactique des langues et où il a fallu sans cesse s'inquiéter... s'inquiéter et encore s'inquiéter et nous voilà à la faveur d'une petite touche du " maître -nageur" de la coquine discipline ,( FLE) pour les intimes ,entrant dans la pratique de la pédagogie du stresss..." inquiétez-vous , inquiétez-vous " disait-il...
...Soudain , dans le fond de la salle , une voix se fit entendre nous exhortant à plus de patience dans un métier où on la perd facilement et nous revoilà encore à la faveur d'une légère toquade , ponctuée d'un souffle rageur , entrant dans la pédagogie de la sommation " Il faut , il faut " disait-il....
Et puis , et puis...la voilà , la charmante sirène , se faufilant à travers ses feuillets et gratifiant le public tout heureux , d'un sourire mielleux et ô combien pédagogique , donnant envie d'enseigner toute sa vie aux côtés de cette dame de coeur dont la voix si douce , si maternelle, si chaude , si communicative nous amena docilement à écouter le récit des différentes situations de communication...Il ne manquait dans ce décor de communion que la cheminée où nous aurions brûlé volontiers tous ces manuels dépourvus d'émotions , de tendresse et de liberté d'expression...Et c'est à la faveur de ce merveilleux récit que tous les séminaristes se retrouvèrent propulsés vers une nouvelle pédagogogie : celle de l'écoute de...l'autre.
Aïe ! s'écria sans vraiment souffrir une autre dame , d'une autre époque qui profitant de la sommnolence des séminaristes tout engourdis et anesthésiés par dame de coeur ; dame de pique toute hésitante entre démarche inductive et déductive , mit tous les problèmes didactiques sur le dos de grammaire friponne . et surprenant sa voisine d'atelier ou de palier se mit à" syntaxiquer" à coup d'adjectifs pas toujours positifs tous les passagers du train de la pédagogie de la dispute.....
Dans cette cacophonie des interférences et des divergences et poussant un peu trop loin le bouchon de l'impertinence jusqu'à la lie...de la conspiration et de la mutinerie sur ce bateau battant pavillon " FLE" et où le capitaine ne dût son salut qu'à l'appel de la " pause-café" et la salle surchauffée se vida comme par miracle au profit de la didactique de " l'esquive".
" Venez , venez ! " Ce furent -là , les derniers mots de notre ambassadeur venu tout droit des cuisines pour nous inviter à une orgie toute " pâtissière" et aucunement langagière....
Une fois les esprits arrosés de café et le corps dopés de sucreries , le travail reprit dans une ambiance où les spectateurs ,chaleureusement réunis devant un tableau vert de honte et affichant les dernières volontés d'un programme vieillissant....et agonisant...
L'année prochaine nous rajeuniront les programmes pour mieux faire vieillir les élèves....

Kamel kies 20 Mai 1998 à une heure de grande écoute.....