mardi 22 mai 2007

La rose et la verte...


1857.c'est loin et c'est tout prés.Louis Hachette cette année-là créa "la bibliothèque des chemins de fer".Refuge des classiques pour la jeunesse de l'époque.Ces collections "vertes et roses" ontdéfié le temps et inéxorablement continuent à hanter l'imaginaire des enfants puisqu'en 1958 on vit arriver " le club des cinq" Refuge de toute une jeunesse sans distinction de classes.Cette nouvelle collection toucha un grand public de jeunes qui devenus vieux se la rappelle avec la même émotion et avec les mêmes couleurs "la verte et la rose" Titre sublîme pour retracer toute l'étendue de l'émerveillement devant cette première rencontre avec la lecture.La passion est restée intacte.

Kamel kies .

Armelle Leroy a entrepris, pour le 150ème anniversaire de la fameuse Bibliothèque Rose, de retracer l’aventure éditoriale et surtout humaine de cette collection pour enfants créée en 1856 par Louis Hachette, fondateur des éditions du même nom. D’un œil attendri, nostalgique et admiratif, nous suivons les tribulations des éditeurs, auteurs et dessinateurs qui ont fait la réputation des petits volumes roses, glanant au fil des pages des informations surprenantes, curieuses ou réjouissantes. Saviez-vous que cette collection fut d’abord distribuée dans les kiosques de gare, au terme de négociations houleuses ? Que c’est la Comtesse de Ségur, âgée de plus de 50 ans, qui assura le démarrage et le succès initial de la collection avec les aventures de ses petites filles modèles, d’un âne malchanceux et d’un petit diable au grand cœur ? Que la Bibliothèque Verte fut créée comme un pendant masculin à la Bibliothèque Rose avant que les collections ne soient remaniées et que la différence ne se fasse plus sur le sexe (rose pour les filles, verte pour les garçons) mais sur l’âge (rose pour les petits, verte pour les plus grands) ? Que l’existence et le sexe d’Enid Blyton, créatrice du Club des Cinq, prêtèrent longtemps sujet à polémique, alors que personne n’eut l’idée de mettre en doute l’existence de Caroline Quine, auteure de la série Alice, dont le nom recouvrait en réalité un groupement d’auteurs américains ? Découvrez tout cela, et bien plus encore, en feuilletant cet ouvrage, et replongez avec délice dans les souvenirs de lectures d’enfance que ne manqueront pas d’évoquer les noms qui parsèment ses pages roses et blanches : Oui-Oui, Fantômette, Langelot, l’Etalon Noir, Lili, Babar, Michel Strogoff, les Six Compagnons, le Club des Cinq, Oliver Twist, le général Dourakine, Croc-Blanc, Maroussia, Bennett, Jojo Lapin ...
Pour les inconditionnels, et pour les curieux, une petite visite virtuelle sur le site du Musée de la Comtesse de Ségur.

mercredi 16 mai 2007

mardi 15 mai 2007

L'étoile d'un écrivain


Nedjma est l'oeuvre de l'écrivain algérien Kateb Yacine dont la lecture n'est pas aisée.L'intrigue dans ce roman se déplace dans le temps,vers l'avenir ou le passé d'une manière floue et confuse.Il n'y apas de linéarité dans le récit encore moins d'ordre chronologique.Le récit n'est pas difficile à suivre au début ,c'est par la suite que cela se complique d'une manière à donner envie de le lire et le relire.Toujours est-il que Nedjma c'est d'abord l'histoire transposée de l'écrivain lui-même qui vécut un amour impossible dans sa jeunesse du fait que la femme qu'il aimait était mariée et donc imprenable surtout dans le contexte de l'époque puisque cela se passe durant la colonisation française en Algérie.Ce amour impossible et idéalisé va prendre les contours d'un symbole et Nedjma qui en s'idenfiant à l'Algérie sera cette femme qui se cherche et que l'on cherche Elle est jalousée,aimée par quatre personnages unis par le même idéal :celui de la libération de l'Algérie.Donc Nedjma deviendra source de conflit et facteur de division mais pas au point de provoquer une fracture dans les rapports entre les differents rivaux.Nedjma c'est donc à la fois une femme et un pays.C'est un roman à lire avec beaucoup de sagesse et de lucidité.Bonne lecture donc.

Kamel kies

Présidentiellement vôtre........


J'ai voulu attendre le débat pour dire que je préfère de loin Ségolène Royal à Sarkozy . Je pense que bien des français ont dû prendre la mesure du débat où l'on a vu Royal toute " Royale" parler avec sérénité de politique plus terre à terre que Sarkozy qui faisait plutôt dans la démagogie larmoyante et meskine.Je préfère Royal pour la tendresse qu'elle a su transmettre aux téléspectateurs , pour la vision qu'elle se fait et qu'elle donne du monde qui se débat dans une misère intellectuelle et profondément méprisante. Je préfère Royal pour le débat enrichissant qu'elle a mener contre un homme imbu de sa personne et dont l'ambition démesurée peut mener la France à la faillite politique.Je préfère Royal pour le statut de femme qu'elle défend et qu'elle a toujours su défendre en tant que femme et en tant que responsable politique. Je préfère encore et encore Royal pour le réalisme qu'elle a su montrer à une France qu'on a toujours embarquée dans des promesses non tenues et des rêves entretenus. Je crois qu'elle a su aussi déjouer les plans pas trop clairs d'un Sarkozy qui avait du mal tout au long du débat à affronter le regard franc de Ségolène qui donnait l'impression de vouloir percer les pensées souvent fausses de son adversaire qui n'arrêtait pas de la provoquer en se posant en victime pour avoir l'avantage du débat . Malheureusement pour lui Ségolène se montra plus perspicace et moins futile en se défendant avec le courage et la fermeté dignes d'un grand chef d'etat. Oui et oui , je préfère encore et encore Ségolène.........pour le charmant débat qu'elle a mener avec Maestria contre celui qui n'est ni à droite ni à gauche ni au centre ...A peine au milieu...... La voie royale que devrait choisir la France c'est celle de Royal.........Et combien Ségolène.......
Les Urnes ont parlé : Ségolène Royal ne sera pas présidente. Une France en a décidé ainsi. Une France a choisi . Une France a tranché. Celle qui s'est réjouie d'une défaite pour mieux fêter une victoire. L'autre France , a , la rage au coeur troublé une victoire pour oublier une défaite.Une toute autre France , a par dépit "extrême" boudé les urnes pour faire d'une défaite une victoire. ..

Une histoire à écrire....

Pourtant tout semblait lui convenir .Rien ne lui faisait plus plaisir que de se retrouver face à celle qui deux ans auparavant se blottissait contre lui et lui chuchotait des mots doux qui la rendaient plus désirable, plus sensuelle qu’elle ne l’était. Elle était là, face à lui, et c’est face à face qu’ils se regardèrent entièrement en se remémorant tout un moment de leur vie. Un moment qui dura deux longues années .C’était le printemps, c’était l’hiver, qu’importe la saison, quand on aime c’est toujours le printemps ou l’illusion du printemps. On aime parce qu’on a froid, on aime parce qu’on a chaud …Ce jour- là, il devait être dix huit heures, il rentrait comme à son habitude de son travail en métro .Le trajet lui paraissait chaque jour interminable.L’indifference se lisait sur les visages de tous ceux qui comme lui, avaient hâte de se retrouver quelque part, loin des tumultueux bruits des métros qui chaque jour déversent sur des quais froids des êtres anonymes et stressés Jean-Pierre, a fini par s’habituer à ce rythme, à cette vie quasi souterraine, à cette monotonie dévastatrice qui vous ronge et qui vous colle à la peau .On ne pense plus, on ne s’écoute plus vivre, on s’accroche à la vie de tous les jours .Une vie sans saveur, sans chaleur, sans souvenirs, sans repères et surtout sans joies. Une vie faite de minutes comptées et de secondes ratées .Une vie sans heures où les années défilent devant une mémoire brisée par tant de gestes répétés et routiniers. Une vie inutilement vécue parce que non voulue. Jean-Pierre, ne pensait qu’à une seule chose : rentrer et dormir pour ne plus vivre pour ne pas penser à demain. Demain, c’est son seul et unique futur. L’avenir n’est pas pour lui c’est pour les autres qui ne le connaissent pas et ne cherchent pas à le connaître. Ceux qui le regardent mais ne le voient pas. Marie était là aussi, mais à la différence de Jean-Pierre, elle ne rentrait pas de l’usine mais de la salle de gym, elle ne retournait pas à la maison mais allait passer la soirée chez des amis. Elle ne pensait pas qu’à une seule chose mais à plusieurs à la fois. Son futur à elle c’était l’avenir avec tout ce qu’il sous entend. Sa mémoire était un jardin où fleurissaient tant de joies, où les minutes sont vécues et les secondes sont remémorées des heures entières. Marie était heureuse de vivre et voulait vivre Elle regardait Jean-Pierre durant tout le trajet. Elle le fixait de ses grands yeux noirs. Elle lui souriait furtivement sans vraiment le lui montrer, et sans paraître le regarder, elle s’avança tout près de lui et prit place à ses côtés. Elle sentait bon et elle était si belle dans sa robe fleurie ! C’était un peu le printemps naissant qui venait vers lui et qui l’enveloppait de tout son charme. Il n’osa pas la regarder, il préféra porter son regard vers d’autres personnes qui somnolaient .La présence de Marie à ses côtés l’empêchait d’en faire autant. Il sentait son parfum envahir ses narines et s’incruster dans tête. Un regret lui vint à l’esprit « pourquoi ne me suis pas lavé avant de prendre le métro ? »
Marie fit mine de se lever et se rassit en se rapprochant plus de lui

A suivre...

Etre ou ne pas être

On n'est si bien quand on se laisse aller à ses émotions premières ,celles qui ont donné à notre premier souffle une tonalité toute musicale .Celles qu'on a connu quand un jour nos paupières tels deux lourds rideaux de fer sont remontés pour laisser à nos yeux le plaisir d' entrevoir la vie .Celles qui ont fait naître en nous ce désir charnel pour la vie. C'est un peu comme le printemps : on le voit pas venir ,on le devine à ses odeurs ,à ses parfums,à ses caresses.c'est peut-être cela la vie.La mort c'est un peu comme l'hiver : si on la méprise c'est se confiner au plus glacial des mépris. J'ai rêvé à la grimace que m'aurait fait la mort si je n'aimais pas la vie...
Aimer c'est se sentir bien quand tout va mal , c'est regarder dans une toute autre direction pour semble-t-il scruter un horizon qui n'est plus le nôtre...Aimer c'est pousser enfin le cri qui nous empêche de sentir la douleur d'avoir si mal...Aimer c'est apprendre à mieux peut-être s'apprivoiser , à mieux se reconnaître dans une autre peau , à mieux s'accepter devant l'autre ...Combien d'amoureux se sont perdus parce qu'ils se sont retrouvés ? Combien d'amoureux se sont retrouvés parce qu'ils se sont justement perdus ? Combien d'amoureux ont cru que la vie sans amour est un amour sans vie ? Et combien dans la vie ont trouvé l'amour ?....
Kamel Kies

Chagrin

Souffrance inatendue, souffrance subite ,souffrance éternelle . Le chagrin , souffrance de l'amour , souffrance des Amours , souffrance de toujours...le chagrin s'installe et ne nous quitte plus.Il invente des mots pour mieux nous faire souffrir , il attendrit le coeur de ceux qu'il habite.Le chagrin c'est cette histoire qui n'en finit pas de faire mal, c'est ce mal qui commence une histoire , qui la raconte ,qui la décortique , qui vous la met en face des yeux , qui vous brûle le coeur et vous brise.Le chagrin , c'est le commencement d'une longue fin. Le chagrin est là quand on l'attend le moins ou quand on attend plus de l'amour.Le chagrin c'est ne plus se réveiller pour voir ce que l'amour a laissé sur son passage. Le chagrin c'est cette violence qu'on n'imaginait pas venir de l'amour.Le chagrin c'est la tendresse que l'on perd quand la douleur nous gagne.Le chagrin n'est plus là quand l'amour se transforme en haine , quand le coeur se durcit de chagrin....
Kamel kies

Méditations d'une flamme ......


" On entendit plus que mille petites voix qui bruissent dans le bois embrasé:le chant plaintif de la bûche qui s'échauffe et se dilate ,les craquements de l'écorce qui éclate et les légères explosions qui s'échappent de l'aubier en faisant jaillir une flamme blanchâtre."
Georges sand.

Molière est-il d'actualité ?


Question formulée dans le forum de " lire.fr" J'ai apporté une contribution dont voici le texte:

Je suis tenté de dire :" qu'aux âmes bien nées ,la valeur est toujours d'actualité" En effet, qui croit encore que Jean-Baptiste Poquelin soit réellement mort ? N'a -t-il pas été d'abord un personnage avant d'être artiste ? Le Théâtre est je crois ce refuge où l'on ne meurt jamais.Qui ne croise pas chaque jour sur sa route Harpagon ? Qui ne rêve pas souvent de rencontrer la charmante Elvire. Il faut être "précieusement ridicule " et "imaginairement malade" pour croire que "l'Ecole des femmes "ne fut pas un succés et ne continue pas de susciter encore des envies de la rejouer ? Sommes-nous devenu " Etourdis" et "Misanthropiques" au point d'être carrément " "Facheux" et " dévotement" dénier le droit à Molière d'être à la page ? et assister à ce " mariage forcé" entre l'oubli et la mauvaise foi.Ce serait " impromptu " de décider que Molière ait disparu " Malgré lui" Ne soyons pas " Avares" d'éloges envers celui qui a brillamment nous faire prendre conscience " des fourberies " du monde et de " l'imposture des Tartufes " qui tentent de nous séduire comme des " Amants magnifiques" et nous éloigner de ce qui a contribué a donné au théâtre une dimension artistique et engagée.Régalons donc ce généreux et immortel artiste de mots sages et soyons les "amphitryons" de ceux qui s'abreuvent de mots creux en leur offrant le plaisir du " Bourgeois gentilhomme".
kamel Kies.

Et Emilie Carles ? " Une soupe aux herbes sauvages"


Une soupe aux herbes sauvages" Titre aux relents campagnards ,que beaucoup d'herboristes devraient lire pour mieux sacrer les potions de la litterature et soigner nos lectures de vacances.Emilie Carles,voila une dame que l'on devrait emmener avec nous pour nous tenir compagnie et nous dire si subtilement comment chacun de nous a en soi sa "soupe sauvage" .Lire et relire Emilie Carles pendant et aprés les vacances est une nécéssité impérieuse qu'il faut installer dans la "soupière" intectuelle de nos habitudes dévastées par une télévision plus débile que jamais.Il est temps de redonner aux mots leur juste valeur à travers une litterature authentique et humaniste et retrouver à travers Emilie Carles toute la splendeur de cette dimension d' Homme .Une dimension au goût sauvage...

Kamel Kies .


- Emilie Carles (1900-1979)Née en 1900 dans un petit village des Hautes-Alpes, Emilie Carles est la seule, des six enfants de sa famille à poursuivre des études.Les journées d’Emilie sont doubles : aux champs et à l’école.A 16 ans elle quitte sa vallée pour Paris, afin d’obtenir son diplôme d’institutrice.Revenue enseigner au pays, Emilie apprend à ses élèves la tolérance, le refus de la guerre et la fierté de leurs traditions paysannes.Lors d’un projet d’autoroute qui aboutirait à la destruction de la Vallée, Emilie réussit à mobiliser la population de Val de Près.En 1973 à Briançon, elle prend la tête d’une manifestation contre ce projet.En 1976 elle fait grosse impression lors d’une conférence de presse.1977-1978 un livre lui est demandé, il paraît en 1978, il a été écrit en collaboration avec Robert Destanque, c’est « La soupe aux herbes sauvages » (l’avenir d’une vallée) .Vallée classée, appréciée pour son calme et sa nature, préservée par la volonté de ses habitants, la Clarée est le cadre du fameux livre d'Émilie CARLES, Une soupe aux herbes sauvages, 1978.

Le récit qui raconte....

" ...dans un bistrot de village , raconter l'histoire de la cuite célèbre du gran-père Anatole, c'est obliger à boire et déconsidérer qui ne boit pas. Depuis celui de la politique jusqu'à celui du commerce, le récit fait croire et par là il fait faire; il loue ceci et déconsidère cela; il classe. D'autre part, il produit de l'oubli ; il institue un silence à propos de ce dont il ne parle pas. Et parce qu'il est toujours "plein" et bouclé, il fait même oublier qu'il tait certaines choses. Sous ces deux formes donc, la narrativité crée de l'histoire." Michel Certeau .

Les petits mots d'un autre séminaire

" L'école n'est pas fondée pour qu'il soit facile aux élèves d'apprendre , mais pour qu'il soit commode aux maîtres d'enseigner" Léon Tolstoï

je rappelle que dans ce séminaire , ce problème de commodité a été posé avec acuité : Les manuels scolaires, la démarche en spirale, les unités convergentes, les productions transversales, l'approche communicative, les réaménagements de programmes, mais je regrette sans accommodation....
Les uns soutenant sans les autres que les programmes sont à refaire et les autres sans les uns " de cette méthode , je ne peux me défaire !"
Le troisième " homme" n'a suivi que parce qu'il manquait de " repaire" ou de repère...Et alors , il se crût obligé de tout refaire. Il prit à pleines dents le micro et embraya à la Jackobson à l'adresse de Géraldine ou " J'ai rarement dit" et dans un tourbillon de phrases froissées à force d'être répétées un " Je vous vois venir ma chère , mais votre méthode n'a pas de méthode !"
Eugénie, impératrice au dessus de la mêlée , esquissant un sourire à la fois " spire et râle" " ras-le bol !" pour faire taire des chuchotements venus d'ailleurs telle une rumeur dont les auteurs plume à la main , se mirent à faire naître des fleurs et des spirales...
Le " Neuf" substantif ou date , marqua cet évènement et de liberté totale ; il en fût question...
Dans la fusion incandescente des réponses, une parole posée , reposa l'assistance telle une infusion calmante ; preuve que l'intervention fût belle et bien pertinente...
Ah! l'impertinente" pâquerette" qui s'arrêta d'effeuiller la marguerite toute éblouie qu'elle fût par ces paroles douces comme un matin de printemps . Un bref battement de cils et elle se remit à rêver....
Fredonnant " Et j'entends siffler le train " à la mode de chez nous, le " périodique " retardataire se croyant au café maure nous tînt à peu prés ce langage : " s'il fait chaud , c'est qu'il ne fait pas froid" Exemple parfait de raisonnement tautologique.
" Un verre d'eau s'il vous plaît , c'est le désert de Gobi !"
Les langues se sont confondues dans un ramassis de coquilles et de coquins suivis des coquines toutes ....coquettes. C'était un peu la chevauchée rocailleuse et la mine défaite . Et dans ce silence et paix ( épais) comme un soir de bataille ,un seul paradigme vivant : l'ombre d'une mère supérieure voila les yeux étonnés de novices déjà confirmés , l'espace de cet insolite voyage dans une pédagogie touristique et ô combien statique...
Le reste se confondait dans une masse multiforme , multisombre , multistandard , placide et indolente , bercée par le doux ronronnement de voix multiples...
Faut-il oublier la future maman , toute attentive à la seule voix qui la motive et l'interpelle; celle du bébé futur qui ne cesse de répéter sans cesse avant d'arriver :" mais qu'est-ce que je fous -là ?"
Dans cette atmosphère de fin d'année , le maître de céans comme aurait dit l'absent, sans illusions , essaya vainement de semer mille et une bontés tantôt sucrées , tantôt salées, tandis que l'auguste assemblée était d'accord sur un seul point : " autant en emporte le vent" Prélude à de futures moissons et de futures mamans....et à tous ceux et celles qui s'y reconnaîtront.

Mr Kamel Kies le 9 Juin 1993

bruits et chuchotements de classe


Des doigts levés , des lèvres frémissantes , des yeux avides , des mains tremblantes et des coeurs battant la chamade ou battant à peine : chacun , chacune , impliqué dans un " vouloir dire" la détresse de ne pas savoir , ou de tout savoir. Détresse devant cette copie de composition , devant un sujet unifié , déshumanisé , réchauffé , adapté , décalé , réactualisé , reformulé. Détresse devant des réponses sans consistance , hasardeuses , copiées , volées , inventées , imaginées .
Constamment épiés , surveillés et victimes de cet " harcelemnent rédactionnel" et mis sur " cahiers d'écoutes" les élèves qu'ils sont et que nous fûmes titillent à l'idée d'avoir profité de cette aubaine suggerée par le dos tourné d'un professeur tout retourné par une surveillance de toute ...une journée . Joie immense que celle ressentie par celui ou celle dont l'exploit a été d'avoir su mettre en échec l'infaillibilité de ce détenteur du savoir... l'infaillibilité d'une pédagogie qui n'ose pas se remettre en question , qui n'ose pas se questionner , qui n'ose pas s'inventer et qui se perd dans des formules à la manière de " qui veut gagner des millions ?" et qui en fait gagner aux uns pour mieux appauvrir les autres dans toute l'expressoin du terme.
cela se traduit par :
le verbe s'emparer veut dire :
a) s'énerver b) prendre c) s'occuper
réponse b
mais dans la pratique ça devrait donner ceci :
Je prends mon café et je m'empare de ma douche!
C'est dans un silence coupable que l'on continue de doper ceux qui sont appelés demain à nous représenter dans un monde en pleine mutation au lieu de les doter d'outils de réelle réflexion et de déduction et pragmatiquement les amener à travers des manuels moins rébarbatifs à : s'emparer du monde tout en prenant leur café !!!!!!
kamel kies .
un soir du mois de mai à l'heure où la détresse peut s'emparer de nous.....

enfance scolaire

Quelques années de plus dans une vie et beaucoup de souvenirs qui du fond de notre mémoire resurgissent faisant apparaître une joie indescriptible et incontrôlable.Joie ressentie comme une douleur quand les souvenirs dans leur furtive remontée se téléscopent en s'invitant dans le présent .Ils sont là , ceux qui par effraction , ont fait partie de notre vie . Ils sont là , ceux qui par les aléas du hasard ont laissé des traces dans ma mémoire qui n'en finit pas de se remémorer ceux qu'elle a figé comme personnages inamimés dans des souvenirs que le temps qui passe n'arrive pas à y soustraire .
Je revois encore cette année où accroupi au premier rang à droite dans la cour de cette école qui nous a réunit , dans cette école où nous avons appris tant de choses !
Ces moments d'évocation sont fabuleux et magiques parcqu'ils sont loin dans le passé et paradoxalement si présents ! Ces visages que je ne vois plus se croisent pourtant dans ma mémoire !
1965. C'est cette année-là que les adolescents que nous fûmes décidèrent pour les besoins de la mémoire de figer ce souvenir qui restera toujours aussi vivace au fond de nous-mêmes et que le hasard réveillera pour les besoins de l'évocation...
Berthelot : c'est le nom de cette école où plusieurs générations se sont succédées et dont le nom des enseignants résonne encore dans notre mémoire à l'évocation du souvenir...
C'est le charme des impréssions d'enfance soudainement retrouvé qui nous donne peut-être encore l'envie de vivre...

Kamel kies

une histoire ...Un quiproquo

Une famille anglaise passe ses vacances d'été en Allemagne. Au cours d'une promenade , cette famille remarque une jolie maisonnette qui lui paraît particulièrement adaptée à ses prochaines vacances. Elle apprend que le propriétaire est un pasteur , avec lequel elle signe aussitôt un contrat de location.
De retour en Angleterre , la dame s'aperçoit qu'elle n'avait pas vu les W.C. au cours de la visite. Elle décide d'écrire au pasteur pour lui faire préciser où se trouvent les W.C.
Voici le contenu de sa lettre :
" Monsieur , je suis la dame qui a loué votre maison de campagne. Je ne sais pas où se trouvent les W.C. , pouvez -vous me préciser où ils sont placés ?
Salutations distinguées"
Quand il reçut la lettre , le pasteur ne comprit pas l'abréviation " W.C." et pensa qu'il s'agissait d'une église germano- anglaise appelée " Walls Chapels". Alors , lui répondit :
" Madame , j'apprécie votre demande et j'ai l'honneur de vous informer que le lieu qui vous intéresse se trouve à 12 Km de la maison , ce qui est gênant pour celui qui s'y rend souvent. Ce dernier peut emporter son déjeuner avec lui . Il faut s'y rendre soit à bicyclette soit en voiture , ou alors à pied , mais il est préférable d'arriver à l'heure pour avoir une place assise et pour ne pas déranger les autres.
Dans le local , il y a de l'air conditionné trés agréable , les enfants s'assoient à côté de leurs parents , et tout le monde chante en choeur. A l'entrée , il vous sera donné une feuille de papier. Ceux qui arrivent en retard peuvent se servir des feuilles de leurs voisins. Toutes les feuilles doivent être rendues à la fin , de façon à être utilisées plusieurs fois.
Tout ce qui est recueilli est distribué aux pauvres. Le lieu est aménagé d'amplificateurs de son afin qu'on puisse entendre dehors ce qu'on fait à l'intérieur.
On y trouve des vitres spéciales , pour permettre de contempler les fidèles dans leurs diverses positions.
Ceci dit , j'espère avoir été clair dans ma description.
Veuillez , à votre tour , agréer , Madame , mes respectueuses salutations.
Signé : Le Pasteur.

Un séminaire et des propos...

Aprés avoir " baigné" la transposition des savoirs savants en savoirs à enseigner dans une atmosphère de compétences et de performances , où il a été question d'apprendre à " nager" dans les eaux troubles de la didactique des langues et où il a fallu sans cesse s'inquiéter... s'inquiéter et encore s'inquiéter et nous voilà à la faveur d'une petite touche du " maître -nageur" de la coquine discipline ,( FLE) pour les intimes ,entrant dans la pratique de la pédagogie du stresss..." inquiétez-vous , inquiétez-vous " disait-il...
...Soudain , dans le fond de la salle , une voix se fit entendre nous exhortant à plus de patience dans un métier où on la perd facilement et nous revoilà encore à la faveur d'une légère toquade , ponctuée d'un souffle rageur , entrant dans la pédagogie de la sommation " Il faut , il faut " disait-il....
Et puis , et puis...la voilà , la charmante sirène , se faufilant à travers ses feuillets et gratifiant le public tout heureux , d'un sourire mielleux et ô combien pédagogique , donnant envie d'enseigner toute sa vie aux côtés de cette dame de coeur dont la voix si douce , si maternelle, si chaude , si communicative nous amena docilement à écouter le récit des différentes situations de communication...Il ne manquait dans ce décor de communion que la cheminée où nous aurions brûlé volontiers tous ces manuels dépourvus d'émotions , de tendresse et de liberté d'expression...Et c'est à la faveur de ce merveilleux récit que tous les séminaristes se retrouvèrent propulsés vers une nouvelle pédagogogie : celle de l'écoute de...l'autre.
Aïe ! s'écria sans vraiment souffrir une autre dame , d'une autre époque qui profitant de la sommnolence des séminaristes tout engourdis et anesthésiés par dame de coeur ; dame de pique toute hésitante entre démarche inductive et déductive , mit tous les problèmes didactiques sur le dos de grammaire friponne . et surprenant sa voisine d'atelier ou de palier se mit à" syntaxiquer" à coup d'adjectifs pas toujours positifs tous les passagers du train de la pédagogie de la dispute.....
Dans cette cacophonie des interférences et des divergences et poussant un peu trop loin le bouchon de l'impertinence jusqu'à la lie...de la conspiration et de la mutinerie sur ce bateau battant pavillon " FLE" et où le capitaine ne dût son salut qu'à l'appel de la " pause-café" et la salle surchauffée se vida comme par miracle au profit de la didactique de " l'esquive".
" Venez , venez ! " Ce furent -là , les derniers mots de notre ambassadeur venu tout droit des cuisines pour nous inviter à une orgie toute " pâtissière" et aucunement langagière....
Une fois les esprits arrosés de café et le corps dopés de sucreries , le travail reprit dans une ambiance où les spectateurs ,chaleureusement réunis devant un tableau vert de honte et affichant les dernières volontés d'un programme vieillissant....et agonisant...
L'année prochaine nous rajeuniront les programmes pour mieux faire vieillir les élèves....

Kamel kies 20 Mai 1998 à une heure de grande écoute.....