mardi 15 mai 2007

Une histoire à écrire....

Pourtant tout semblait lui convenir .Rien ne lui faisait plus plaisir que de se retrouver face à celle qui deux ans auparavant se blottissait contre lui et lui chuchotait des mots doux qui la rendaient plus désirable, plus sensuelle qu’elle ne l’était. Elle était là, face à lui, et c’est face à face qu’ils se regardèrent entièrement en se remémorant tout un moment de leur vie. Un moment qui dura deux longues années .C’était le printemps, c’était l’hiver, qu’importe la saison, quand on aime c’est toujours le printemps ou l’illusion du printemps. On aime parce qu’on a froid, on aime parce qu’on a chaud …Ce jour- là, il devait être dix huit heures, il rentrait comme à son habitude de son travail en métro .Le trajet lui paraissait chaque jour interminable.L’indifference se lisait sur les visages de tous ceux qui comme lui, avaient hâte de se retrouver quelque part, loin des tumultueux bruits des métros qui chaque jour déversent sur des quais froids des êtres anonymes et stressés Jean-Pierre, a fini par s’habituer à ce rythme, à cette vie quasi souterraine, à cette monotonie dévastatrice qui vous ronge et qui vous colle à la peau .On ne pense plus, on ne s’écoute plus vivre, on s’accroche à la vie de tous les jours .Une vie sans saveur, sans chaleur, sans souvenirs, sans repères et surtout sans joies. Une vie faite de minutes comptées et de secondes ratées .Une vie sans heures où les années défilent devant une mémoire brisée par tant de gestes répétés et routiniers. Une vie inutilement vécue parce que non voulue. Jean-Pierre, ne pensait qu’à une seule chose : rentrer et dormir pour ne plus vivre pour ne pas penser à demain. Demain, c’est son seul et unique futur. L’avenir n’est pas pour lui c’est pour les autres qui ne le connaissent pas et ne cherchent pas à le connaître. Ceux qui le regardent mais ne le voient pas. Marie était là aussi, mais à la différence de Jean-Pierre, elle ne rentrait pas de l’usine mais de la salle de gym, elle ne retournait pas à la maison mais allait passer la soirée chez des amis. Elle ne pensait pas qu’à une seule chose mais à plusieurs à la fois. Son futur à elle c’était l’avenir avec tout ce qu’il sous entend. Sa mémoire était un jardin où fleurissaient tant de joies, où les minutes sont vécues et les secondes sont remémorées des heures entières. Marie était heureuse de vivre et voulait vivre Elle regardait Jean-Pierre durant tout le trajet. Elle le fixait de ses grands yeux noirs. Elle lui souriait furtivement sans vraiment le lui montrer, et sans paraître le regarder, elle s’avança tout près de lui et prit place à ses côtés. Elle sentait bon et elle était si belle dans sa robe fleurie ! C’était un peu le printemps naissant qui venait vers lui et qui l’enveloppait de tout son charme. Il n’osa pas la regarder, il préféra porter son regard vers d’autres personnes qui somnolaient .La présence de Marie à ses côtés l’empêchait d’en faire autant. Il sentait son parfum envahir ses narines et s’incruster dans tête. Un regret lui vint à l’esprit « pourquoi ne me suis pas lavé avant de prendre le métro ? »
Marie fit mine de se lever et se rassit en se rapprochant plus de lui

A suivre...

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